vendredi 24 août 2012

Les "Wide Awakes".



Les "Wide Awakes" étaient une sorte de service d'ordre lié au parti républicain lors de la campagne présidentielle de 1860.


Le nom apparaît à New York au milieu des années 1850, mais est surtout connu pour pour sa participation aux évènements politiques ayant précédé l’élection de Lincoln. Leur principal activité, du moins la plus ostentatoire, était des marches aux flambeaux à travers les rues.


Lors de ces défilés monstres qui pouvaient compter plusieurs milliers de participants dans certaines villes, ils marchaient au pas, agitant pancartes, effigies, torches, lanternes, bannières en invitant les badauds à rejoindre un quelconque meeting ou tout simplement pour les inciter à voter pour leur candidat. Ils n'étaient pas moins de 10 000 en procession le 3 octobre 1860 à Chicago.


Leur uniforme se composait d'un manteau à capeline imperméable, d'un képi ou casquette de la même étoffe et d'une lanterne ou torche. Il va de soit que certains étaient armés de revolvers ou pistolets qu'ils dissimulaient. Leurs armes de prédilection lors d'émeutes étant en général les manches des pancartes ou le bâton qui maintenait les lanternes, plus comme aujourd'hui, de tout ce qu'ils pouvaient ramasser... pierre, bouts de bois etc


Cette organisation sans doute compté jusqu'à 400 000 membres au moins et était principalement présente au nord des Etats-Unis. Ils assuraient le service d'ordre des meetings pour éviter que l'orateur du parti républicain ne soit attaqué, interpeller ou pris à parti verbalement. Si ils veillaient ainsi à ce que leurs meetings ne soient pas perturbés, des affrontements parfois violents les ont opposés à leurs rivaux démocrates soutenant Stephen Douglas. On peut citer comme exemple les bagarres qui eurent lieu entre les deux camps à Stone Prairie en août 1860. Stone Prairie était le lieu ou devait se tenir un meeting pro-Lincoln. L’endroit choisi dans le comté d'Adams, à l'extrême ouest de L'Illinois était tout proche de l'Etat esclavagiste du Missouri. Les partisans de Douglas dans cet Etat virent la manifestation républicaine à leurs marches comme une provocation. D'autant plus que certains "Wide Awakes" arboraient des effigies peu flatteuses de Stephen Doulgas. Des coups de feu ont été tirés de part et d'autres, certains trouant la bannière des "Wides Awakes", faisant quelques bien que ces derniers aient éviter une réelle confrontation.


Pendant ce temps là, le sud voyaient des "Wide Awakes" partout, notamment au Texas où les autorités les accusaient de divers incendies criminels, de harangues anti esclavagistes et de libération de noirs. Il semble peu probable que les "Wides Awakes" fussent à l'origine de ces actes, étant très peu voir quasiment inexistant dans le sud. Il y eut néanmoins des troubles au Texas à la même époque qui ont entraîné le lynchages de 30 à 100 blancs pro Lincoln et esclaves. La tenue des "Wides Awakes" avec leur manteau à rotonde noir verni, avaient tout pour provoquer la peur. De la sorte, si ils existaient déjà des partisans de Douglas appelés "Douglas Invincibles", "Young Hickories" ou "Earthquakes", le sud organisa ses propres service d'ordre, les "Minute Men".


Au moment de la sécession, les "Wades Awakes" comme de nombreux "Douglas Invincibles" du nord, s'engagèrent en masse dans les diverses milices ou régiments de volontaires. Certains sous le commandement de Lyon, prirent même part à la défense de l'arsenal de St-Louis dans le Missouri, contre des milices de cet Etat qui voulaient faire main basses sur du matériel militaire.

L'uniforme:












Pancartes, affiches, bannières, lanternes, accessoires:









Gravures:








lundi 20 août 2012

EXIT HUMANITY...



Après la Guerre de Sécession, un ancien soldat se retrouve de nouveau plongé dans l'horreur en revenant chez lui. Sa femme décédée tente de le dévorer et son fils est introuvable. Il va alors entreprendre un voyage à travers une Amérique infestée de morts-vivants.



mardi 14 août 2012

Seul le carnage impersonnel a cours...


Le héros est périmé ; seul le carnage impersonnel a cours. Nous sommes des fantoches clairvoyants, tout juste propres à faire des simagrées devant l'irrémédiable. 
L'Occident ? Un possible sans lendemain.

Cioran

lundi 13 août 2012

La croix huguenote.



Parmi les différentes espèces de croix (latine, grecque, de St-André, de Lorraine, gammée), la croix huguenote semble avoir eu pour modèle la croix de Malte, avec emprunt à la croix du Languedoc des boules ou perles qui en garnissent les pointes.
La date et les causes exactes de son apparition ne sont qu’imparfaitement connues. Elle parut d’abord en bijou et les premiers fabricants furent, au XVIIe siècle, un inconnu de Lyon et des joailliers de Nîmes.
On la trouve à cette époque soit avec la larme (le pilon ou trissou nîmois), soit avec la colombe, symbole de l’Esprit-Saint, suivant le modèle créé par Maystre. On croit que la larme peut aussi représenter l’ampoule (fiole) qui contenait l’huile du sacre des rois de France.
Elle avait tous les éléments de la décoration de l’Ordre de Chevalerie du Saint-Esprit, créé par Henri III en 1578, et dont les huguenots étaient évincés. On peut supposer que c’est pour répondre à cet ostracisme que vint l’idée de créer un bijou, emblème huguenot, qui serait inspiré de cette décoration.
Adoptée comme attribut par l’Eglise française de Londres, on la trouve également dans des temples hollandais, où elle fut apportée par les émigrés français.
Elle eut des fortunes diverses. Son renouveau date de 1910 (fondation du Musée du Désert) et la Croix Huguenote, sous diverses formes ou matériaux, est bien toujours le signe de ralliement et d’affirmation de la foi protestante.
Beaucoup ont vu dans le symbolisme de la croix huguenote trois éléments principaux :
  •  La croix, symbole de la grâce acquise par le sacrifice du Christ.
  •  Les fleurs de lys du royaume auquel les huguenots affirmaient leur loyauté.
  •  La colombe ou Saint-Esprit rappelant la présence de Dieu, même au sein des épreuves, telle celle du Désert.





Cette croix n'a d'autre valeur morale que de perpétuer la mémoire des martyrs de la foi réformée, et ne présente d'autre signification spirituelle que de confesser un résumé de la foi chrétienne.

1. La croix (une croix de Malte "fléchée" et "boutonnée") présente les quatre branches égales que l'on retrouve dans les nimbes (ou auréoles) cruciformes du Christianisme byzantin, et plus particulièrement pour le Christ ressuscité et glorieux du matin de Pâques.

2. Le soleil, que l'on trouve fréquemment au centre de la croix, symbolise la gloire de Dieu, notre Père céleste. La croix rappelle le sacrifice de Jésus-Christ, Fils de Dieu. Tandis que la colombe est l'image bien connue de l'Esprit-Saint. Ces trois premiers symboles affirment donc la foi des Protestants au Dieu trinitaire, tel qu'il s'est révélé dans les Saintes Ecritures.

3. Les huit "boutons" (c'est-à-dire les huit boules aux extrémités de la croix) constituent une allusion aux huit béatitudes du "sermon sur la montagne", considéré comme la référence et le résumé de la prédication de Jésus dans l'Evangile.

4. Les quatre fleurs de lys, enfin, rappellent la loyauté que les Huguenots voulaient garder à la Couronne française, alors même que celle-ci leur refusait le droit de culte.

5. Souvent, les lys forment entre les bras de la croix quatre cœurs découpés, symboles de l'amour de Dieu qui s'étend à toute l'humanité, aux quatre extrémités du monde.

- Sur les anciennes croix huguenotes, la colombe est parfois remplacée par un "trissou" (ou petit "pilon") qui symbolisait les larmes versées sous la persécution.
- Actuellement, les fleurs de lys sont souvent remplacées par une couronne d'épines, symbole des souffrances salvatrices de Jésus-Christ.



dimanche 12 août 2012

Le rouge de deux bouches - Paul Célan



Les soirs se creusent
sous ton œil. Recueillies
avec la lèvre, des syllabes – beau
cercle en silence –
guident l’étoile qui rampe
vers leur centre. La pierre,
autrefois proche des tempes, ici s’ouvre


Sept heures de nuit, sept ans de veille :
tu joues avec des haches,
couché dans l'ombre de cadavres dressés
- ô les arbres que tu n'abats pas ! -,
le faste des choses tues à la tête,
la vétille des mots aux pieds,
couché, tu joues avec des haches -
et comme elles enfin tu étincelles.


NUIT

Pierraille, éboulis. Et un bruit de tessons, grêle :
l'heure s'adresse à toi.

Echange d'yeux, enfin, à contretemps :
arrêtée sur l'image,
devenue bois,
la rétine _ :
le signe d'éternité.

Pensable :
là-haut, au milieu des poutrelles du monde,
stellaire,
le rouge de deux bouches.

Audible (avant le jour ?) : une pierre,
qui en prit une autre pour cible.


2th Tennessee cavalry


2ND TENNESSEE CAVALRY REGIMENT, U.S.A.
Also called 2nd East Tennessee Cavalry Regiment

Organized in East Tennessee July to November, 1862; original muster rolls destroyed at Nolensville, December 30, 1862; re-mustered at Murfreesboro, January 26, 1863; mustered out at Nashville, July 6, 1865.

FIELD OFFICERS

Colonel-Daniel M. Ray.
Lieutenant Colonels-William R. Cook, William F. Prosser.
Majors-George W. Hutsell, Will R. Mc-Bath, Charles Inness, William F. Prosser.
CAPTAINS

Solomon Irick, John H. Byrd, Co. "A". Organized at Jacksboro, Campbell County, August 1, 1862; moved to Cumberland Gap.
Thomas A. Jones, Co. "B". Organized at Sevierville, Sevier County, August 15, 1862; ordered on duty at Cumberland Gap, August 21, 1862; moved to Lexington, Kentucky, September 30, 1862.
John M. Raines, James H; Knight. Co. "C". Organized at Cumberland Gap, Claiborne County, July 27, 1862. Re-organized at Covington, Kentucky, November 15, 1862.
Thomas Stephens, Aaron G. McReynolds, Moses L. McConnell, Co. "D". Organized at Maryville, Blount County, September 1, 1862; moved to Lebanon, Kentucky.
John Henry, Co. "E". Organized at Sevierville, September 16, 1862; moved to Lexington, Kentucky, September 30, 1862; to Gallipolis, Ohio, October 1, 1862.
James H. Walker, Co. "F". Organized at Maryville, August 1, 1862; moved to Cumberland Gap.
Charles S. Berry, William Odle, Robert N. Hood, Co. "G". Organized at Maynardyille, Union County, October 1, 1862; moved to Nicholasville, Kentucky, November 12, 1862.
Sam P. Rowan, Theophilus F. Wallace, Co. "H". Organized at Maryville, October 10, 1862; moved to Nicholasville, Kentucky, November 3, 1862; to Louisville, Kentucky, November 6, 1862.
George W. Gorman, Co. "I". Organized at Sevierville, September 22, 1862; moved to Lexington, Kentucky, October 1, 1862; to Louisville, Kentucky, November 5, 1862.
William W. Montgomery, James A. Montgomery, Co. "K". Organized at Cumberland Gap, August 15, 1862, with 56 men; reorganized at Lexington, Kentucky October 16, 1862 with recruits who had marched from Sevierville; and moved to Gallipolis, Ohio, October 20, 1862.
James H. Morris, James H. Knight, 1st Co. "L": Organized at Cumberland Gap, August 25, 1862, with men from Anderson and Claiborne counties; re-organized at Covington, Kentucky, November 15, 1862; moved to Louisville, Kentucky, November 18, 1862; consolidated with Co. "C", January 19, 1864.
James M. Henry, 2nd Co. "L". Recruited at Maryville, Tennessee, September 8, 1863; mustered at Knoxville, October 12, 1863. Originally organized for 4th Tennessee Infantry Regiment; transferred to 2nd Tennessee Cavalry January 19, 1864.
Robert A. Montgomery, Elknah M. Wynne, Co. "M". Organized at Sevierville, November 8, 1862; moved to Nicholasville, Kentucky, November 20, 1862; to Louisville, Kentucky, November 22, 1862.
Colonel Ray was previously Adjutant of the 3rd East Tennessee Infantry; Major McBath was formerly a captain in the 1st East Tennessee Cavalry; and Major Hutsell a captain in the 3rd East Tennessee Infantry.
Companies "A", "B", "C", "F", "K", and 1st Co. "L" first saw duty under Brigadier General George W. Morgan, commanding the 7th Division, Army of the Ohio, at Cumberland Gap. General Morgan evacuated Cumberland Gap on September 16, 1862, and retreated through Kentucky to Gallipolis, Ohio. Field officers were appointed on September 1, 1862, and all the companies of the regiment assembled for the first time at Louisville, Kentucky in November, 1862, at which time the regiment was assigned to the Cavalry Division, XIV Army Corps, Department of the Cumberland.

The first record found in the Official Records was October 31, 1862, when the 1st East Tennessee Cavalry, Colonel R. M. Edwards, and the 2nd East Tennessee Cavalry, Colonel William R. Cook, were listed as the cavalry attached to the District of Western Virginia. Colonel Edwards' regiment was later known as the 4th Tennessee Cavalry. On November 14, 1862, an order was issued from Headquarters Department of the Ohio, Cincinnati, Ohio, directing that these same two regiments, described as incomplete cavalry organizations. "on arrival at Cincinnati:, will proceed via Bowling Green, Kentucky, to report for duty to Major General W. S. Rosecrans, Department of the Cumberland." On November 17, Brigadier General James G. Spears, at Louisville, Kentucky, reported: "I am here with residue of my command, 5th Tennessee Infantry, 1st and 2nd Tennessee Cavalry. Second Tennessee has 1030 men. Colonel Cook's 1st Tennessee, Colonel Edwards says 300." Apparently, General Spears got the numbers of the regiments reversed and meant to report Colonel Cook's 2nd Tennessee with 300 men. On December 4, 1862, Major General H. G. Wright advised General Rosecrans: "The 1st and 2nd East Tennessee and part of the 5th, are still at Louisville, awaiting transportation to join you."

In the reports of the campaign around Murfreesboro, Tennessee, December 26, 1862 - January 5, 1863, the 2nd Tennessee under Colonel Daniel M. Ray, suffered 18 casualties, as part of the Reserve Cavalry, under Major General D. S. Stanley, XIV Corps, Army of the Cumberland. It was assigned to cover the Right Wing, Major General A. McDowell McCook's command, and Colonel Lewis Zahm, 3rd Ohio Cavalry, reporting on an attack by the Confederates at Overall's Creek on December 31, stated: "The 2nd East Tennessee broke and fled like sheep."

On January 31, 1863, Colonel Robert G. Minty was in command of the 3rd Cavalry Brigade, composed of the 4th U.S., 400 men, 2nd Tennessee, 200 men, and 3rd Tennessee 40 men. In a skirmish at Middleton, on that date, the 2nd Tennessee captured Major DeWitt C. Douglass, one captain, one lieutenant and 41 men from Douglass' Battalion, Confederate Cavalry.

The regiment took part in the scouting and skirmishing around Murfreesboro the first half of 1863, including the fight at Franklin on April 10 with Confederate forces under General Van Dorn. Colonel Ray reported one killed and six wounded from the 2nd, and continued: "Resumed march on the 13th for Murfreesboro, burning on the way 10 dwellings and outhouses belonging to persons who had sons in the Confederate Army, as per orders of Major General Stanley."

On June 30, 1863, the regiment was reported in Colonel Edward M. McCook's 2nd Brigade, Brigadier General Robert B. Mitchell's 1st Division of the Cavalry Corps under General Stanley. In the operations which resulted in pushing General Bragg's army back from Tullahoma, through Chattanooga, into North Georgia, the 2nd Tennessee operated in the country around Winchester and Sewanee, and on July 16 was ordered to Stevenson, Alabama, to guard the bridges. On August 23, it was ordered to Jasper, Tennessee, and on the 31st, in a scout to the point of Lookout Mountain, two miles from Chattanooga, it captured Confederate agent R. L. Hawkins, with $2736.50 in Confederate money.

During the battle of Chickamauga, September 19-20, Colonel McCook was in command of the division, Colonel Ray of the 2nd Brigade, and Lieutenant Colonel Cook of the regiment. The Brigade was not heavily engaged, but had some fighting at Crawfish Springs in support of Major General McCook's division, and on September 20 covered the withdrawal of the trains to Chattanooga.

Following the battle, the regiment was sent to Jasper, to guard the fords, where on September 30 it reported an aggregate of 407 men. It remained on guard at the fords across the Tennessee River during Major General Joseph Wheeler's raid in October, 1863. On November 17, 1863, Major General Washington L. Elliott, now commanding the 1st Division, ordered Colonel Ray, with his regiment, to "proceed to Kingston, and aid Colonel Byrd, or whoever may be in command at that place." If he found he was not needed he was directed to return to his present post.

Evidently his services were not needed for long, for on December 19, 1863, the regiment was at Lebanon, when Major General W. Sooy Smith, Chief of Cavalry, requested that the regiment be ordered to report to him immediately at Nashville, where he was organizing a force to cross into West Tennessee to operate on the flanks and rear of General Forrest and drive him from West Tennessee.

The expedition left Nashville December 28, 1863, but by the time it reached West Tennessee, Forrest had withdrawn into North Mississippi, and General Smith and his forces went on to Memphis, and to Collierville, Tennessee. Here, on January 10, 1864 Major General William T. Sherman reported he found General Smith with about 2500 cavalry who had been in pursuit of General Forrest. Sherman arranged with Smith for a joint expedition against Meridian, Mississippi; one column of cavalry under General Smith to move from Tennessee, while he, Sherman, led another column from Vicksburg, Mississippi. The plans were for General Smith to leave Memphis on February 1, but Smith was ten days late, and did not get started until February 11. After getting as far as West Point, Mississippi, under harassment from General Forrest, he gave up the idea of reaching Meridian, and started back for Memphis, and, at Okolona, Mississippi, on February 22, was badly beaten by General Forrest.

General Smith, in a letter to General Sherman, describing the campaign, wrote that at Okolona, the 2nd Tennessee Cavalry, which had been acting as the rear guard of the column, "stampeded and galloped over our rear guard, and drove a little battery of pop guns into the ditch. They spread confusion everywhere, and the Rebels, taking advantage of it, pitched into us and gave us a pretty rough handling." In this engagement, Lieutenant Colonel Cook was severely wounded and, along with 15 others, captured. Major McBath, in his report, stated the regiment had 275 men engaged, blamed the disorder on the 4th U. S. Regular Cavalry, and claimed his officers and men "deserved credit for cool conduct and good behavior under most trying circumstances." According to his report, the 4th U. S. was the last regiment in the column, and under a flank attack from the Confederates, broke and charged over his regiment, which was thus thrown into confusion.

After reaching Memphis, the 5th Kentucky, 2nd, 3rd, 4th Tennessee, and 72nd Indiana Mounted Infantry, all of which had been in General Smith's column, were ordered on February 27 to proceed to Nashville via Fort Henry. On April 30, 1864, in the reorganization of the Cavalry Corps, the 2nd, under Lieutenant Colonel William F. Prosser, along with the 3rd and 4th Tennessee Regirnents and Battery "A", 1st Tennessee Light Artillery, were placed in the 1st Brigade of Brigadier General Alvan C. Gillem's 4th Division. The regiment remained on duty around Nashville until June, when the division was placed in the District of North Alabama under Brigadier General R. S. Granger. On August 8, the regiment was at Pond Springs, Alabama, with Lieutenant Colonel Prosser commanding the 1st Brigade, and Major McBath the regiment. General Granger, in reporting on the operations of his command during General Joseph Wheeler's raid in August and September, 1864, stated he sent the 2nd Tennessee to Athens, Alabama, and that they attacked and drove from the railroad Brigadier General Philip D. Roddey's forces at Sulphur Trestle on September 2, 1864. With General Granger's forces, the regiment took part in the skirmishing with Wheeler's forces in Middle Tennessee until September 7, when the pursuit of Wheeler was broken off at Lexington, Alabama.

About 200 men from the regiment, under Major McBath, were at Athens, Alabama, when that point was attacked by Brigadier General Abraham Buford on October 2, and Major McBath was commended for his part in repelling that attack.

On October 8, 1864, the regiment was reported as having 320 men present for duty, 200 with Brigadier General James D. Morgan, 120 at Decatur, Alabama. It was engaged in patrolling along the Tennessee River during October and early November. On October 25, Major General George H. Thomas, reporting to General Sherman on the forces available in his district, stated: I have the 2nd, 3rd, 4th, 5th, 10th and 12th Tennessee Cavalry, aggregate about 1800 (but little better than militia)."

On November 17, the regiment was reported at Decatur, Alabama, with 345 men, but only 152 mounted. It was still at Decatur on November 26, when that point was attacked by General John B. Hood's army. General Granger, in his report, commended "the admfrable conduct of Lieutenant Colonel Prosser, commanding 2nd Tennessee, and 10th Indiana, who stubbornly resisted the advance of the enemy, and handled his small force very skillfully."

On November 30, Major General James H. Wilson, who had been placed in command of all the Cavalry forces in Middle Tennessee, in the Military Division of the Mississippi, organized the 7th Division of Cavalry, and the 2nd Tennessee was placed in the 1st Brigade of this division. On December 7, under Lieutenant Colonel Prosser, the regiment was at Paint Rock Bridge, Alabama.

In the battle of Nashville, December 15-16, Lieutenant Colonel Cook was back in command. The regiment was not engaged on the 15th; on the 16th, it was stationed on the Hillsboro Pike, and when the Confederate lines were broken, joined in the pursuit, and was engaged on the 17th at Hollow Tree Gap; on the 25th at Anthony's Hill; and on the 26th at Sugar Creek. On December 28, a detachment, under Lieutenant Colonel Prosser, was with Brigadier General James B. Steedman at Decatur, Alabama, and was engaged with Roddey near Courtland, Alabama on the 31st; at Russellville, Alabama on January 4 it took part in the burning of General Hood's pontoon train, and retrirned to Decatur, Alabama on January 6.

Meanwhile, on January 2, Major General Wilson ordered the regiment to be concentrated, the dismounted men sent to Nashville, and the mounted men to join their regiment at Athens, Alabama. In this connection he wrote: "The reckless and ill advised system of scattering the cavalry of this division in small squads over the country has been productive of more harm than good." The 2nd and 4th Tennessee, and the 9th and 10th Indiana Regiments, were placed in the 1st Brigade, 7th Division at Gravelly Springs, Alabama on February 3, 1865. The 7th Division was ordered to New Orleans, to report to Major General E. R. S. Canby. Provision was made for remounting the 1st Brigade, and the order specified that "as soon as the 1st Brigade is entirely mounted, it will be held in readiness to move to Eastport to embark." On February 28, it was reported as enroute to the Military Division of West Mississippi, with headquarters at New Orleans. On April 30, 1865, Colonel George W. Jackson's Brigade, Department of Mississippi, at Vicksburg, was composed of the 9th Indiana, four companies 4th Missouri, and the 2nd Tennessee, with Lieutenant Colonel Cook in command of the 2nd.

On May 27, 1865, the regiment was ordered to report to Nashville, having arrived at Nashville on June 12, 1865, was directed to report to Lieutenant Colonel G. G. Miner, commanding Cavalry Depot at Edgefield. Edgefield was just across the river from Nashville, and is now a part of the City of Nashville. The regiment was mustered out of service on July 6, 1865.







Bouteille ou longue-vue? Bouteille...

vendredi 10 août 2012

La maladie de l'individu métropolitain...


C'est l'individu métropolitain qui est issu du processus de putréfaction et des contextes de vies mortels, faux, aliénés du système : l'usine, le bureau, l'école, l'université, et les groupes révisionnistes.

Le cochon s'adresse à nous, en tant que ce que nous sommes réduits à être dans ce système, objets de domination et d'exploitation, acheteurs et consommateurs, individus guidés de l'extérieur, ce que la culture de consommation n'a fait que totaliser.

C'est la maladie de l'individu métropolitain, le regard de l'extérieur, la perte de la conscience de soi.

Ulrike Meinhof
Déclaration au procès

(1974)


LE SPECTRE DE VICTOR HUGO...



For I am shot and bleeding...



Oh Brother Green, please come to me
For I am shot and bleeding
Dear brother, stay, and put me away
And write my love a letter
Tell her I know she's prayed for me
And now her prayers are answered
That I might be prepared to die
If I should fall in battle

The Northern foe has laid me low
On this cold ground to suffer
And now to heaven I will fly
To see my dear old mother

Go tell my love she must not grieve
Go kiss my little sisters
For they will call their brother in vain
When he is up in heaven

I have one brother in this wide world
He's fighting for the Union
But oh, dear love, I've lost my life
And I shall die a Southern

My darlin' girl, I love her well
Oh could I once more see her
That I might give a sweet farewell
And meet again in heaven


Thomas Münzer et la guerre des paysans.


Thomas Münzer (souvent orthographié en français : Müntzer ou Muntzer, ou encore Munzer, ou en latin : Muncerus), né en 1489 (ou 1490), décédé le 15 mai 1525, est un prêtre itinérant et un des chefs religieux de la guerre des paysans en Allemagne au xvie siècle. C’est un dirigeant révolutionnaire et l’un des grands protagonistes de la Réforme.


Thomas Münzer est est issu d'une famille bourgeoise et est d’abord un fidèle de Luther auquel il se rallie à Leipzig en 1519 et qui le nomme pasteur à Zwickau en Saxe en 1520. Une fois installé dans sa charge, Münzer développe des idées personnelles sur la nécessité d’une révolution sociale. Très vite, il veut atteindre la masse des analphabètes.


En 1521, il est donc dissident à trois niveaux :
vis-à-vis des autorités civiles puisqu’il a été exclu trois fois des villes où il prêchait.
vis-à-vis des autorités romaines car il se rallia en 1519 à Leipzig,
vis-à-vis de Luther car dès 1521, il se différencie en critiquant la trop grande conciliance de Luther avec les autorités civiles et surtout les princes. C’est le manifeste de Prague qui montre la rupture entre les deux hommes.

À partir de fin 1523, Münzer s’en prend dans ses écrits à Luther. Il profite de la révolte des paysans pour répandre ses idées. En effet, l'agitation paysanne étant à son paroxysme en Saxe, il essaie de lever les classes laborieuses contre les princes régnants et les ecclésiastiques. Il affirme que la trop forte quantité de travail nuit au salut des paysans car aliénés par l'obligation de cultiver, ils ne peuvent pas se consacrer à la Parole. Il participe à la rédaction des Douze Articles et prêche pour un rétablissement de l'Église apostolique par la violence s'il le faut pour pouvoir préparer le plus vite possible le règne du Christ.


Finalement, après avoir été chassé de Zwickau, puis de Wittenberg, en enfin d’Allstadt, Thomas Münzer et son groupe prennent le pouvoir en février 1525 à Mülhausen en Thuringe, où ils instaurent une sorte de théocratie populaire et d’où ils participent, eux aussi, à la guerre des paysans, instaurant une violence spécifique, une violence « habitée ».

Le 15 mai 1525, a lieu le choc décisif à Frankenhausen. Ce jour-là, le soleil est providentiellement entouré d’une couronne inhabituelle. À cheval, Münzer proclame aux soldats paysans que c’est un arc-en-ciel, signe de victoire. En fait, la bataille tourne au massacre, tuant environ 7 000 paysans. Peu après, Münzer est capturé et torturé; après avoir avoué ses intentions subversives, il se rétracte et est exécuté.


Münzer est un millénariste qui croit que mille ans après la résurrection du Christ, celui-ci reviendra sur terre pour procéder au jugement dernier. Il s'agit de préparer ce règne en appelant à la guerre sainte. Il se considère choisi par Dieu comme prophète et est probablement anabaptiste.
Dans des prêches et des écrits passionnés, il dénonce son ancien mentor, Luther, qu’il traite volontiers de menteur (« Lügner » en allemand), l'accusant de collusion avec les princes. Il rêve d’un avenir radieux où les opprimés prendraient la place de leurs oppresseurs. Engels, Marx, Kautsky voient en lui le premier communiste. 

C’est un révolutionnaire social à l’ombre de la croix.


L'idéologie de Münzer peut se résumer en trois mots :

Mystique. Il insiste sur la rudesse de la croix, sur la révélation personnelle, intérieure, donnée par l’Esprit saint, directement, sans recourir à l’interprétation officielle de la Bible.

Apocalyptique. Il affirme, s’inspirant de la prophétie de Daniel, que la Fin des Temps est proche et que les élus doivent se séparer du monde et constituer des communautés de saints, où tout serait partagé et où l’on entrerait par un baptême d’adulte.

Révolutionnaire. Müntzer reprend à son compte cette pensée religieuse eschatologique, qui inspire très vite ses conceptions sociales : la pauvreté excessive, comme la trop grande richesse, constituent un obstacle à l’Évangile. Surtout, à cause de l’exploitation des princes et des riches, le peuple est trop pauvre et trop malheureux pour prier et pour lire la Bible. Il développe l’idée fondamentale qu’aucune réforme religieuse n’est possible sans une réforme sociale.

À Mülhausen, Thomas Münzer et ses disciples instaurent une sorte de théocratie populaire et participent, eux aussi, à la guerre des paysans, instaurant une violence spécifique, une violence « habitée ». La violence millénariste a en effet pour caractéristique d'être une violence de la négation de toute limite, fondée sur la conviction que toutes les forces de ceux qui sont possédés divinement doivent être vouées à l'édification, hic et nunc, ici et maintenant, de la Jérusalem céleste.
Cette violence repose sur un clivage entre les saints et les impurs et le devoir des saints est d'anticiper par la violence sur la violence de Dieu qui est à venir et qui éradiquera les impurs. Le sacrifice de soi est alors accepté et assumé, puisqu'il devient la marque même de l'élection, la confirmation de l'acceptation de Dieu.
C'est-à-dire que le millénariste, même s'il se veut l'édificateur de la Jérusalem nouvelle d'où seront exclus tous les infidèles et impurs, occulte toute différence entre le temps humain et le temps divin, entre la vie et la mort ; la mort devient la vie pour lui. Dans son univers de représentations, la mort importe peu ; il n'y a plus de frontière entre la vie et la mort, puisque le temps qui est en instance de débuter verra vivre les élus sous le règne du Christ.

Dans une lettre adressée en 1525 aux disciples de la petite ville d’Allstadt, Thomas Müntzer convia ces derniers à souffrir pour l’amour de Dieu, sous peine d’être « des martyrs du diable » ; et surtout il les incita ne plus vivre que pour frapper les « gredins », à ne plus éprouver de pitié afin qu’enfin un peuple libre ait pour unique seigneur Dieu. Dans le massacre des impies, dans la certitude que la puissance de Dieu est en œuvre dans chacun, une fraternité d’élus eschatologiques trouvera son unité, au service de Christ : « qu’ils seraient tous frères et s’aimeraient comme des frères ».

Müntzer définit en somme une sainteté révolutionnaire et messianique qui veut et doit, dans l’engagement sacrificiel le plus violent, préparer un règne de réconciliation évangélique, une sainteté de possession par l’Esprit ; une sainteté héroïque et sacrificielle qui nie la séparation des sphères.


REFORME ET RÉVOLUTION 
de Pierre Sommermeyer

Ces deux mots accolés font irrésistiblement penser à la Guerre des Paysans, et à Thomas Münzer.
Si la littérature marxiste s’est refusée à pénétrer dans la production théologique de la réforme elle a fait une exception pour Münzer précisément parce qu’il avait été délaissé par l’historiographie "bourgeoise". Engels, Kautsky, E. Bloch puis beaucoup d’autres ont consacré des ouvrages à cette période et à cet homme. A) Les faits Un bref retour en arrière pour commencer. En Allemagne les révoltes populaires ont débuté bien avant ce que l’on a appelé la Guerre des Paysans. Ces insurrections paysannes ont reçu le nom de Bundschuh, la plus importante a eu lieu en 1493 dans la région de Sélestat. Il y en eut une autre dans le Jura Souabe en 1514. La Réforme va faire renaître un espoir de changement. Le mouvement commence au milieu de 1524 dans le sud de l’Allemagne, près de la frontière suisse. Des écrits commencent à circuler dont le plus connu est "les douze équitables articles".
Le mouvement s’étend, en Thuringe notamment, rejoint par Thomas Münzer qui va tenter de l’organiser. Il en apparaît comme l’âme ou le démon selon les points de vue. C’est bientôt l’affrontement inévitable avec les forces des Princes et c’est l’écrasement à la bataille de Frankenhausen le 14 mai 1525 puis quelques jours après à Saverne. Cet épisode va connaître une célébrité nouvelle au XIX ° siècle lors de la parution du livre de Friederich Engels "la Guerre des Paysans" et c’est depuis un passage obligé pour tous les théoriciens marxistes.



Ecriture et réécriture

Pour cette partie, plusieurs ouvrages ont été consultés. Le premier est une communication faite lors du colloque sur "Historiographie de la Réforme ".C’est une "introduction sommaire à la littérature marxiste sur la Réforme en Allemagne" présentée par Alain Calvié. A un autre colloque, sur "Réforme et Révolution " cette fois, Alain Boyer fait une intervention sur ce même thème chez les premiers socialistes allemands. Un troisième ouvrage écrit par un américain et publié en Allemagne aborde le même sujet mais semble-t-il de façon exhaustive. Il s’agit de "Reformation and Utopia- The marxist interprétation " d’Abraham Friesen. Avant de confronter ces trois auteurs nous allons tenter de dégager les points sur lesquels ils sont d’accord.
En 1850 Friederich Engels publie son livre. Le co-fondateur de l’idéologie marxiste n’était pas un historien, ce qu’il reconnaît lui-même dans les notes préliminaires à la deuxième édition de son livre .Il a emprunté les faits historiques à l’ouvrage de Zimmerman paru peu avant, qui lui-même avait abondamment utilisé le travail d’un folkloriste du siècle précédent.
Si Marx ne va porter qu’un intérêt très passager à cet épisode historique, il fait siennes les vues de Engels qui considère " l’époque de la Réforme comme l’axe de toute l’histoire de l’Allemagne. Ce dernier développe une conception matérialiste de la religion et n’envisage la formation de l’hérésie que sous son aspect social, refusant le droit à l’existence indépendante d’une histoire des religions. Ce qui l’intéresse au premier chef, ce sont les raisons de la rupture entre T. Münzer et M. Luther.
Jean Jaurès qui s’est penché sur ce problème dans sa thèse a tenté de démontrer l’existence d’une dimension socialiste dans l’oeuvre de Luther. Après lui ce sera au tour de Kautsky, dans "Les précurseurs du Socialisme moderne" en 1895. Ce qui nous intéresse plus particulièrement est la façon dont ces auteurs ont abordé non le concept mais l’idée de la réforme des sectes. Dans le texte de Boyer pas plus que dans celui de Calvié le terme d’anabaptiste n’intervient .Par contre Friesen consacre à ce problème une bonne moitié de son livre. Pour lui il y a matière à débat, car tout au long des traités marxistes, jusqu’à ce jour, les anabaptistes ont un rôle ambigu, sont-ils ou ne sont-ils pas des créatures de T. Münzer ?


Il faut rappeler que les Anabaptistes ne se séparent de Zwingli, et n’apparaissent en tant que tels qu’en janvier 1525. Le premier responsable de cet amalgame est Martin Luther. Dans trois de ses écrits contre les sectes et spécialement dans sa "Sendbrief wider etliche Rotengeisten" il met tous les groupes dans le même sac. .Engels reprend donc ces assertions à contrario et se penche sur les relations entre les Anabaptistes et Münzer. En fait il suit les traces de Zimmerman qui en fait des agents au service du révolutionnaire, propageant son message dans toute l’Allemagne. De même il avait repris l’hypothèse de la naissance de ce mouvement à Zwickau, endroit où Thomas Münzer débuta. Ce qui n’est pas sans créer des problèmes à l’historien allemand. Il reconnaît que Münzer ne fut pas Anabaptiste. Pourtant il reprend les affirmations de Bullinger, successeur de Zwingli, affirmant que le leader allemand avait été le père de ces rebaptiseurs et avance que Münzer les avait réunis sous son autorité. Friesen démontre la parfaite différence de filiation entre les Anabaptistes et Münzer en avançant que ce dernier est en fait inspiré par les écrits millénaristes de Joachim de Fiore, alors que les premiers sont, du moins pour la branche pacifique, très loin de ce type de spéculation. Pour lui le rôle de Münzer est bien moins grand que ne le décrivent Zimmerman et donc Engels, pris dans leur envie de chercher un maître à leur révolution.
Les seules relations directes connues entre les leaders anabaptistes et Münzer sont des lettres dont une au moins fait état à côté d’une déclaration d’affection d’une mise en garde catégorique quant à l’usage de la violence. Ironiquement Abraham Friesen avance que l’hégélianisme est le stade ultime, l’achèvement de la tradition joachite.


Deux études marxistes

Il faudra attendre Kautsky pour qu’une certaine distance soit prise d’avec cet amalgame. Les auteurs suivants vont adopter la même attitude tout en argumentant pour une influence de Münzer sur les Anabaptistes. D’autre part ils prétendent tous que ces derniers sont d’extraction prolétarienne. En fait ces théoriciens plaquent sur le XVI° siècle les schémas marxistes des XIX° XX° siècles et tentent de transformer les Anabaptistes en avant -garde de la révolution. En 1921 celui qui allait devenir le philosophe le plus connu de l’Allemagne de l’Est, Ernst Bloch publie un livre au nom révélateur "Thomas Münzer, Théologien de la révolution" C’est un livre extrêmement lyrique ou Bloch tente, lui aussi, de faire coller l’Anabaptisme au modèle marxiste. Reprenant la lettre de Conrad Grebel à son héros, il lui fait dire "tous les Anabaptistes se sentirent stimulés par les œuvres de Münzer". Plus loin, à propos de la prise de Munster il écrit :" Pour l’auteur du "Principe espérance", il n’y a pas deux courants anabaptistes, mais bien un mouvement de masse qui serait sur le tard victime de la contrerévolution. Mais il a curieusement conscience qu’un fil rouge relie les Anabaptistes au mouvement radical anglais : "Après un premier épisode strictement calviniste voici que des paysans, des ouvriers, des bourgeois radicaux retrouvent l’inspiration baptiste" ; Mais ce qui lui importe, c’est la dimension millénariste qu’il retrouve dans la secte du "Cinquième Royaume" même s’il reconnaît la filiation anabaptiste dans les Quakers. Bloch dans son désir de trouver des prolongements au mouvement de la Guerre des Paysans réécrit complètement l’histoire en disant "C’est en France que le Baptisme va se heurter pour la dernière fois aux forces établies" cela à propos des Camisards, puis deux pages plus loin, il dit "le Baptisme va revivre dans la Révolution Française" Tout à sa recherche d’une filiation qui pourrait traverser les âges. E. Bloch en arrive à trouver "jusque dans la réalisation bolchéviste du marxisme les caractères du vieux baptisme radical".
Voici les thèses d’un jeune philosophe marxiste dans l’enthousiasme de la jeune révolution russe. Près de quarante ans après qu’en est-il ?
A. Friesen expose longuement les thèses de G. Zschäbitz parues en 1958 à Berlin. Pour lui, elles sont très représentatives de l’orthodoxie marxiste. Pour cet historien, il est très important de démontrer qu’il y avait des relations entre les deux mouvements. Dans un premier temps il avance, en contradiction avec Kautsky, que le courant anabaptiste n’est pas seulement formé de prolétaires mais aussi de gens aisés, " victimes de la récession causée par la révolution des prix" dont on dirait aujourd’hui qu’ils sont en voie de prolétarisation Il ne prend pas en compte que beaucoup parmi les leaders du mouvement étaient des artisans aisés, des maîtres ouvriers et des paysans. Confronté au pacifisme indéniable des frères suisses il en repousse les raisons évangéliques et n’y voit qu’un résultat de la défaite de la Guerre des Paysans.


Pour Zschäbitz tout découle de la haine des classes inférieures envers les pouvoirs établis, Eglise et Etat. Cela lui permet de présenter l’Anabaptisme post Münzer comme l’expression d’un mouvement de masse ayant survécu à la guerre des Paysans. Dans ce cadre, la prise de Munster en 1534 apparaît comme la dernière manifestation de la tendance radicale au sein de cette secte .Après cela le pouvoir interne est transféré aux mains de la petite bourgeoisie et le prolétariat en est exclu, ce qui lui permet de dire " sous Menno Simmons le mouvement devint sectaire".
En faisant de la sorte Zschäbitz refuse à l’homme quelque besoin que ce soit pour une expression purement religieuse. Tout comme Ernst Bloch et tous les autres auteurs marxistes, il écrit l’histoire dans une optique utilitariste.